Participation de l’ACCQ à la présentation du budget : des chiffres et… des rencontres importantes
Le 27 mars, j’ai pris part avec grand intérêt au huis clos entourant le dépôt du budget par le ministre des Finances du Québec. D’ailleurs, c’est la première fois que l’ACCQ prenait place à cet événement d’envergure. Un rendez-vous à ne plus manquer...
D’autant que j’ai eu l’opportunité d’échanger avec plusieurs acteurs importants de l’appareil gouvernemental, notamment la ministre de l’Enseignement supérieur, Mme David. Bien que je me réjouisse que le gouvernement affirme haut et fort que l’éducation est une priorité et que cela se soit formulé notamment par une hausse du financement des cégeps, le déploiement d’un plan d’action numérique, des investissements dans les infrastructures et dans les CCTT, je tiens à soulever quelques éléments qui portent à réflexion.
Tout d’abord, il est décevant de constater que la plus petite croissance des dépenses en éducation se trouve dans notre secteur, les cégeps. Il ne s’agit certes pas d’un signal fort d’un gouvernement qui croit que le réseau collégial fait partie de l’enseignement supérieur.
Dans les faits, en termes de chiffres, le Plan économique du Québec prévoit des investissements pour moderniser le financement de l’enseignement supérieur et prévoit y consacrer 153 millions de dollars additionnels en 2018-2019. En 2022-2023, ce financement additionnel atteindra 402 millions de dollars. Ces chiffres méritent toutefois d’être contextualisés. En effet, des investissements totalisant 107 millions ont été prévus pour le réseau des cégeps, dont seulement 5 millions d’argent frais pour l’année actuelle (mars 2018). Pour cette même année, c’est plutôt 50 millions qui sont consacrés aux universités. Ainsi, pour la prochaine année, la croissance des dépenses en éducation et en enseignement supérieur s’établira à 5 %, mais lorsqu’on ventile le tout selon les réseaux, cela se traduit plutôt comme suit :
- 4,8 % pour les commissions scolaires.
- 4,4 % pour les cégeps
- 6,0 % pour les universités
D’un point de vue statistique, on m’a confirmé par la voix du sous-ministre adjoint à l’Enseignement supérieur, M. Simon Bergeron, que c’est dans une proportion de 40 % pour les cégeps et 60 % pour les universités que l’ensemble des investissements en enseignement supérieur se répartissent… mais pour les cinq prochaines années.
Bien entendu, nous sommes impatients de constater comment ces divers investissements vont se traduire, notamment dans le suivi de la révision du modèle FABES. Car, comme nous le précisions dans notre mémoire sur le sujet déposé plus tôt cet automne, la dernière politique québécoise à l’égard des établissements d’enseignement supérieur a été rendue publique il y a une vingtaine d’années.
En outre, il est intéressant de constater que les éléments ciblés par le gouvernement pour justifier les investissements sont les mêmes que ceux sur lesquels nous nous appuyons pour justifier l’avancement de nos dossiers associatifs, notamment la révision de notre plan de classification, à savoir :
• des changements démographiques, dus au vieillissement de la population et à l’apport de l’immigration;
• de l’essor de parcours scolaires et professionnels atypiques;
• de l’accroissement de l’offre de formation continue et à distance;
• de l’internationalisation des activités d’enseignement et de recherche;
• des attentes accrues d’imputabilité à l’endroit des institutions d’enseignement.
En effet, le contexte socioéconomique dans lequel évoluent les établissements d’enseignement québécois a grandement changé. Un contexte qui justifie d’ailleurs en grande partie la nécessité de revoir notre Plan de classification… Un autre dossier à suivre!
Pour plus de détails :
- Plan économique du Québec – Mars 2018 - Éducation